mardi 5 juillet 2016

Story time : Harcèlement moral au travail...

Commençons par le commencement. Début février, je quitte ma 1ère année de BTS SIO pour chercher du travail. Un rythme de travail trop soutenu, pas de réelle motivation à fournir, me voilà démissionnant du lycée pour chercher du travail. Je dépose des CV partout autour de chez moi, et là je reçois un SMS d'un directeur de magasin, après m'avoir appelée pour venir passer l'entretien une heure plus tard "Vous êtes parties bien trop vite Mlle, M le Directeur". Je trouvais ça vraiment bizarre... Tellement, que j'ai demandé à ma mère de m'accompagner à cet entretien, au moins jusque devant le magasin, AU CAS OU. J'aurai du suivre mon premier instinct, mon tout premier ressenti, il s'est avéré finalement très bon, mais ça je ne m'en suis rendue compte qu'après... 1er Avril 2015, je commence ma première journée de travail dans un magasin de sport, je suis très contente de pouvoir devenir indépendante vis-à-vis de mes parents. Les mois passent, j'adore mon travail, j'adore plus que tout mes collègues... Mais il y a quelque chose de noir dans tout cela, ou plutôt quelqu'un, mon directeur. Une personne profondément gentille je suis certaine, mais qui fait tout pour que l'on se montent les uns contre les autres. Il créé de fausses rumeurs, promet certaines choses à certaines personnes, menaçant d'autres d'être licencié si l'on continue de discuter entre nous, une personne vraiment très vicieuse. Les mois passent, la terreur et l'anxiété commencent à s'installer petit à petit entre les vendeurs du magasin. L'ambiance se dégradait au fur et à mesure. Plus les mois passaient, plus il nous faisait croire que tout ce qu'il nous racontait venait d'au dessus de lui, du "patron". Hors, c'était totalement faux, tout venait de lui, mais évidemment c'est beaucoup plus simple d'imposer quelque chose quand "c'est lui qui a dit, moi je n'y suis pour rien". Ma collègue doit faire un remplacement dans un des autres magasins, et je dois prendre sa place pendant deux semaines. Bien sûr, les deux semaines avant Noël, là n'était pas le problème. Je reprenais le planning de ma collègue : 39h par semaine pendant deux semaines, plus les dimanches où je faisais entre 6 et 7 heures, ajouter à ça les heures supplémentaires dans la semaine, j'étais facilement à plus de 50h/s pendant 2 voir 3 semaines. J'étais très fatiguée, physiquement, et mentalement. Il faisait et organisait des choses pour tester nos réactions, voir ce qu'on allait raconter à nos collègues. On faisait toujours attention, la taupe entre tous les collègues on savait très bien qui s'était, mais on faisait mine de rien. Il me faut du repos, au moins deux jours ou je peux penser à autre chose qu'au travail. Je vais voir mon médecin, qui me comprend parfaitement. Arrêt de travail les deux jours suivants. J'appelle mon directeur, qui rigole au téléphone, qui me demande comment il va faire, je lui dis que ce n'est pas réellement mon problème car je ne suis "que" vendeuse, ce n'est pas à moi de trouver solution à ce problème. Il me crie dessus, clairement, comme une merde, me disant qu'il est hors de question qu'il prenne ma place dans le magasin pour me remplacer, qu'il est DIRECTEUR, et que ce n'est pas son rôle. C'est bien. Je suis payée au SMIC, il est payé, on va dire 3x plus que moi et je pense être trop gentille en disant ça, mais bref. Deux jours d'arrêts maladie où je ne faisais que penser à mon travail, je me demandais ce qu'il allait me dire en retournant là-bas. Un noeud au ventre, une envie immense de rebrousser chemin, je me gare sur le parking. Sortant de ma voiture, un million de questions passaient dans ma tête, certaines avec des réponses, d'autres sans réelle réponse. J'arrive au magasin, "Mélanie, le directeur te demande dans le bureau", forcément, je ne pouvais y échapper. Je monte, bonjour monsieur, installez vous Mélanie, voilà, les patrons m'ont dit que vous racontez à tous vos collègues que je suis exaspérant, que je "fais chier" tout le monde avec mes feuilles de chiffres/objectifs, que je suis un faux cul et j'en passe... ... ... Et là, je le regarde avec un regard vide, et je me demande qui a bien pu raconter une telle chose. Jamais, jamais je n'oserai dire une chose pareille, encore moins à un collègue, je ne suis pas comme ça. Ayant un tempérament assez réactif quand on me lance un pic au travail (en parlant du directeur) je lui avais déjà répondu gentiment et poliment, mais répondu quand même. Lui tenir tête, n'était même pas pensable. Je ne suis pas du tout du genre à parler dans le dos des gens, si j'avais eu quelque chose à lui dire, je lui aurai dis en face. Il me menace de ne pas me garder, alors que j'avais signé un 3ème CDD jusqu'à fin Février 2016. Je lui démontre par A + B que je veux rester travailler ici, que j'aime mon travail, et que cela ne se reproduira plus, malgré le fait que je n'avais absolument rien dit ou fait, bref. Par la suite, dans le magasin, quand il descendait de l'étage, je pouvais entendre le bruit de ses clés arriver, à chaque fois que le bruit devenait de plus en plus fort, le noeud au ventre revenait, me demandant ce qu'il allait trouver comme motif pour hausser la voix sur moi, pour m'humilier, ou pire, pour me prendre pour une imbécile. Il était champion dans ce domaine, oh oui. Pendant mes 11 mois de travail là-bas en CDD (avec une promesse de CDI que je n'ai jamais vu arriver), j'ai eu 3 collèges qui sont partis, vous voulez savoir à cause de qui ? Du directeur, bien entendu. Noël était passé, je vais travailler un jour lambda où je dois faire 9h - 20h30 avec seulement une heure pour manger de 13h à 14h, (chez eux les pauses l'après midi ou même le matin n'existent pas, non non), longue journée qui s'annonce surtout que je dois à nouveau remplacer ma collègue qui n'est pas là. J'arrive, j'ouvre le magasin le matin, et là... Je me sens mal, vraiment très mal. Les vertiges s'emparent de moi, j'ai chaud, j'ai froid... Je ne comprend pas trop. J'attend la venue de ce fameux directeur, qui au passage refusait catégoriquement de faire des ouvertures et des fermetures de magasin sous prétexte que ce n'était pas son rôle (je me demande bien ce qu'était son rôle, alors), et quand il arrive et me demande comment ça va, je lui dis que ça ne va pas du tout, que je ne suis pas bien, et que j'aimerai rentrer chez moi pour aller voir le médecin. La réaction qu'il a eu ? A votre avis... Je me suis faite incendier, disant que je devais serrer les fesses et me "retenir" de ne pas être bien, que je devais faire un effort, que lui quand il a des vertiges il est quand même au travail (mais soit dit en passant, n'est pas simple vendeur n'est-ce pas), qu'il pense que je fais limite exprès d'être malade parce que ça ne tombe jamais bien (en même temps quand quelqu'un est malade au travail, ça tombe toujours au moment le plus mal choisi !). Bref, j'ai droit à une scène monumentale, et finalement il me garde jusqu'à 10h30. Je ne tenais quasiment pas debout, j'étais blanche comme un linge, mais c'est pas grave, je devais quand même rester. Finalement, mon chéri est venu me chercher au travail et je suis rentrée en m'effondrant. Je ne comprenais pas comment on pouvait être ainsi. Pleurer à cause de lui m'arrivait assez régulièrement le soir en rentrant du travail, après la journée de pression à ses côtés, cela devenait plus qu'invivable... Un vendredi, j'ai mangé avec une ancienne collègue que j'adore plus que tout, et qui était parti quand il était arrivé au magasin, un mois plus tard. Elle m'a raconté toute son aventure, comment il la harcelait moralement, un peu comme moi en fait. Sur le cul de toutes ses révélations, je ne savais pas quoi faire. J'avais passé la journée, encore une fois, sous la pression de mon directeur, et j'avais les idées un peu embrouillées. Et là, assise en face de mon ancienne collègue, ayant fini le travail deux heures plus tôt, je reçois un appel de ce fameux directeur. Je suis restée pétrifiée, sans répondre. Après avoir laissé un message sur mon répondeur, je l'écoutais. "Oui Mélanie ici Monsieur Bip, écoutez Mélanie il va falloir que je commence à pouvoir vous faire confiance. Je descend, personne n'est au courant pour les 20%, il faut vraiment que je puisse commencer à compter sur vous, je ne peux vraiment pas compter sur vous, rappelez moi qu'on en parle, et rapidement". Okkk... J'étais stupéfaite, il avait le culot de m'appeler pour m'engueuler en dehors du travail. C'était vraiment trop. Après ce coup de fil, et ce message sur mon répondeur, je ne pouvais plus y retourner. On était à une semaine de ma fin de contrat. Le lendemain matin, je suis allée voir mon médecin, et je lui ai raconté toute mon histoire. Il m'a fait un arrêt de travail jusqu'à la fin de mon CDD, et je n'ai plus jamais revu ce type. Mes collègues en revanche, je suis retournée les voir, et ce fameux directeur a quitté son poste 2 mois après mon départ, c'était à ce qu'il parait l'événement de trop ! Je suis contente pour mes collègues qui aujourd'hui, ont un directeur adorable.
Dans ma semaine d'arrêt maladie, j'ai appris par une collègue à ma meilleure amie qu'il venait souvent dans ce bar avec une femme, et qu'il demandait tout le temps à la serveuse s'il pouvait la toucher........ Voilà.

Moi aujourd'hui ? Je travaillais par ci par là pour faire des remplacements chez Minelli en petits CDD, et finalement ils me prennent en BTS en alternance, et je commence mon contrat le 1er Août. Depuis, j'ai changé de voiture, j'ai trouvé un lieu de travail avec des nouveaux collègues géniaux et une responsable avec un coeur d'or, et un rythme de vie normale sans pression, sans stress du travail, et surtout sans baisse de moral. 

2 commentaires

  1. Salut, j'ai aimé lire ta petite histoire. (Enfin faut pas le prendre du genre "j'aime entendre les gens souffrir hein :p" ). Je sais pas comment tu as eue la force de tenir aussi longtemps vu la pression que tu semblais éprouver, j'aurais sûrement abandonné beaucoup plus vite moi. Malheureusement dans ce monde, les plus méchants et les plus fous sont généralement ceux au dessus, tandis que les plus gentils doivent subir... Mais au fond y'a une justice, et j'ai pu apprendre que le plus souvent, les personnes avec un comportement plus "méchants" sont des personnes qui souffrent, ou simplement qui ne sont pas "heureux"; et vient ensuite la nature des humains d'aujourd'hui : "si je ne l'ai pas, je ne veux pas que les autres l'ont" , alors ils vont essayer de ruiner votre bonheur à vous. En tout cas je suis content que cela s'est bien terminé, car personne ne mérite de passer ses journées à stresser, à avoir peur, à douter... Je te souhaite de continuer sur ta lancée, vue que tu sembles beaucoup plus heureuse maintenant :D

    (Enfin bref, au début j'savais pas trop quoi dire, alors j'ai dis ce qui m'est venu à l'esprit. J'ai lu ton histoire, et je m'y suis reconnu à certains points,(alors que j'ai absolument pas le même parcours et que j'ai pas encore réellement travaillé ! haha) je me suis senti "obligé" de faire une réponse en faites, pour te montrer que ton histoire a été partagée, et que des gens te soutiennent, car oui, tu le mérites, et en cas de soucis, c'est toujours bien d'avoir quelqu'un à qui parler, avec un point de vue extérieur :) )

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    1. Merci beaucoup pour ta réponse ! Effectivement, je suis beaucoup plus épanouie au jour d'aujourd'hui :). Je te souhaite à toi aussi de trouver ta voie, même si cela arrive tard (plus ou moins) comme moi, à 22 ans ^^. Bisous :)

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